Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka
Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka Les célébrations du Nouvel An sri-lankais, cinghalais et...
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La semaine dernière avait lieu le Festival International de Littérature de Jaipur, le plus grand d’Asie. Au lieu d’un événement ultra sérieux dans un grand centre de conférence, les festivités ont lieu dans l’enceinte du Diggi Palace, ancien palais transformé en hôtel et dont le jardin sert de réceptacles au meilleur de la littérature et de la presse en Asie et dans le monde.
C’est donc sous le soleil et sous de merveilleuses tentures rajasthani bariolées que l’on vient écouter des universitaires; écrivains, journalistes et autres discuter de photos, de cinéma dans la littérature, de politique, de féminisme, de métaphores et de nombreux autres sujets éclectiques et passionnants.
J’ai assisté à la dernière journée du festival et n’ai certainement pas été déçue. Voici une liste des sujets qui m’ont le plus marquées.
Une conférence sur « Que ne peut-on pas dire ? » et qui regroupait un animateur de radio ayant beaucoup chroniqué sur l’affaire Charlie Hebdo ainsi deux éditeurs, un auteur ayant publié son livre relatant le scandale de corruption d’une des plus grandes familles d’Inde, et un rédacteur en chef de journal. Tous ont connu les menaces plus ou moins violentes suite à la parution de textes.
L’un des éditeurs m’a particulièrement plus : la seule femme du panel, à la tête d’une maison d’édition plutôt orientée vers la publication de textes féministes, elle posait la question du réalisme des solutions à apporter en cas de menaces. Peut-elle exposer son personnel, à 95% féminin, aux risques évoqués ? Elle dénonce les réponses habituelles de la police qui conseillent de ne pas publier ou bien d’exiler l’auteur.
Les interventions du public se montrent à la hauteur du débat : l’un proposant la mise en place d’un fond commun des professionnels de l’édition pour organiser des défenses légales en cas de besoin, l’autre évoque le fait qu’il existe une loi à Bangalore autorisant chacun à porter plainte auprès de la police s’il se sent offensé et provoquant la mise aux arrêts automatique de l’accusé. En 1h, malheureusement impossible de proposer une conclusion mais l’envie d’en savoir plus est énorme. L’objectif du festival me parait alors atteint, puisqu’ il doit servir à ouvrir tout un chacun à la lecture, à la maniéré du conteur qui interrompt son histoire pour susciter l’envie d’une suite.
Ensuite, c’est par hasard que j’assiste à une conférence sur la poésie. Ce domaine ne m’attire habituellement pas particulièrement, mais là il s’agit de 4 poétesses indiennes et bengalis, critiques, universitaires, actrices, toutes drapées dans leurs saris. Ces ‘aunties’ à l’air très traditionnel sont toutes des sommités reconnues, l’une spécialiste du Kamasutra (on apprend alors que la part de textes érotiques dans ce sulfureux livre est infime et que celui-ci en compte 7 traitant de sujets très variés). La plus jeune a joué dans les Monologues du Vagin à Dhaka; elle nous lit un de ses poèmes sur les prostitués qui laisse sans voix jusqu’à l’animatrice de la conférence.
Toutes expliquent qu’elles ont choisi de ne pas réfléchir aux conséquences sur leur image, de ne pas faire lire leurs textes à leurs maris et de s’efforcer de ne pas s’autocensurer pour arriver à créer. Néanmoins, elles nous apprennent l’histoire du texte de la poétesse du début du siècle qui écrivit une œuvre poétique érotique, souvent cité et traduit, puis banni officiellement car écrit par une femme. Il a fallu plus de 30 ans et le combat d’intellectuelles pour en ré-autoriser la publication: en effet, il est normal pour un homme d’écrire des textes coquins, mais les écrits d’une femme pourraient inciter les jeunes filles à trop d’égarements.
Sous le charme des vers puissants de ces 4 remarquables femmes, j’ai pu poursuivre mon expérience à travers les stands : c’est aussi le festival de la gastronomie (entre les kebabs, les chai aux goûts innovants…) et un peu du shopping. Maman d’un petit garçon de 8 mois, je me suis régalée au stand d’une ONG qui souhaite mettre 1 livre dans les mains de chaque enfant. Entre le livre intitulé « L’homme qui se croyait meilleur que sa femme » et l’introduction au monde de l’argent pour les enfants, j’ai trouvé plusieurs adorables histoires indianisantes parfaite à raconter à mon petit garçon.
Ce festival a lieu chaque année à la même époque, pensez-y l’an prochain !
*« La littérature est l’expression de la société, comme la parole est l’expression de l’homme.**»***Louis de Bonald
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