Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka
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Voir nos départs garantis#1 : Le Grand départ, de Nimmu House a la Vallée de la Markha, au Ladakh Tenzin, Lhamo et moi sommes sur le point de…
Tenzin, Lhamo et moi sommes sur le point de partir voyager 8 mois, principalement à pied et à vélo, en Himalaya et dans le Sous-Continent indien. Ce projet est né à la naissance de Lhamo, il y a 4 ans. Nous vous proposons de partager avec vous nos expériences de voyage, à travers des vidéos, photos et textes.
La première partie de notre voyage se déroule au Ladakh, à l’extrême Nord-Ouest de l’Inde, à la frontière avec le Tibet (aujourd’hui la Chine). Durant 3 semaines, nous allons explorer le » célèbre pays des cols », ancien Royaume situé entre Himalaya et Karakoram, à une altitude moyenne de 4000 m, le Ladakh est une région inspirante où se touchent des hauts sommets et des vallées sèches et rocailleuses entrecoupés de cols dépassant les 5000 m ; des paysages uniques au monde aux couleurs rouge, ocre, gris, vert… Des étendues à perte de vue avec la sensation étrange d’être sur la lune.
Souvent surnommé le « little Tibet », le Ladakh présente beaucoup de ressemblances avec son mythique voisin, grâce à la proximité culturelle mais aussi à la présence de nombreux réfugiés tibétains. A commencer par l’alimentation car les spécialités locales : la « tsampa » (orge grillé), les momos (raviolis tibétains fourrés aux légumes, au fromage, aux pommes de terre, à la viande…) et puis tous les dons des yacks (yak cheese, yak milk, yak butter tea). Sans oublier le chang (bière locale à base d’orge). Avec ses paysages escarpés, aux cimes comme rappées par les vents, ses monastères à flanc de montagne et ses vallées arides, ou verdoyantes des cultures à venir, le Ladakh est une terre de contrastes, tout en relief, ponctuée de tumultueux petits torrents et de lacs d’altitude aux eaux turquoises.
Notre trek au Ladakh suit un itinéraire qui nous mènera à la frontière tibétaine, à l’Est, en remontant d’abord la vallée de la Markha jusqu’au col Lalung La, à 5300 m, avant d’enchainer les cols autour de 5000 et de rejoindre le haut plateau tibétain, dans la région du Changtang. Notre objectif premier est de nous immerger dans la culture nomade, et de vivre l’espace de quelques jours la vie que menait Momo Tsuki, la Maman de Tenzin, de l’autre côté de la frontière, avant qu’a l’âge de 23 ans, elle ne prenne la fuite avec une partie de sa famille, en 1959, à la suite du Dalai Lama, et tout comme des dizaines de milliers de tibétains, après l’invasion du Tibet par la Chine.
Depuis quelques jours, Tenzin, Lhamo et moi préparons notre voyage à Nimmu House, notre camp de base enchanteur, constitué d’une maison nobiliaire centenaire, d’un verger abritant des centaines d’arbres fruitiers (abricotiers, pommiers, noyers) et d’étables occupées par des dzos et des vaches. A la fois hôtel, maison d’hôtes, centre de yoga & méditation, glamping (les tentes dispersées dans le verger sont magnifiques) et ferme, Nimmu House est un lieu idéal pour s’acclimater à l’altitude, s’immerger dans un Ladakh authentique et profiter d’une cuisine délicieuse (la tarte aux abricots de Maya est à tomber par terre !).
Nous profitons de notre séjour à Nimmu House pour explorer les environs; nous visitons les monastères de Alchi – l’un des plus anciens du monde tibétain, datant du 11e et 12e siècle – et de Likir; créons des poteries – Lhamo confectionne l’éléphant Ganesh – sous la direction de Angchuk, potier tout comme son père et son grand père; rencontrons un forgeron au village de Chilling, en bordure de la rivière Zanskar, marchons autour du village de Sumda Chun perché à 3900 m, et méditons dans les grottes peintes de Saspol qui ont accueilli des ermites durant des siècles.
Nous rencontrons aussi les élèves de l’internat auto géré de SECMOL. Outre des classes, des dortoirs, une cuisine et une salle à manger, cette école – internat a la pédagogie holistique abrite un vaste potager bio, une étable avec ses vaches, de nombreuses installations sportives, des ateliers pour les travaux pratiques et un parc de panneaux solaires qui lui permettent d’atteindre l’autonomie énergétique. Plus qu’une simple école »du savoir », SECMOL, qui accueille exclusivement des adolescents en situation d’échec scolaire, est une »école du bien être », qui prône des méthodes actives d’enseignement. Ainsi, l’épanouissement de l’adolescent est placé au cœur du système éducatif. L’enseignement des sports, des arts plastiques, de la musique, de la cuisine, de l’agriculture et de l’écologie sont valorisés. Parmi les anciens élèves de SECMOL, certains sont aujourd’hui architectes, agriculteurs bio, professeurs, travailleurs sociaux, réalisateurs de documentaires, entrepreneurs, et contrairement à la plupart des jeunes diplômés ladakhi qui partent chercher du travail dans les grandes villes indiennes, les anciens élèves de SECMOL restent au Ladakh pour participer activement à son développement durable.
Enfin, nous nous rendons à Leh, la capitale du Ladakh, située dans la vallée de l’Indus, qui constitue l’une des nombreuses Routes de la Soie, dont la présence prouve que, contrairement à ce qu’une première impression donne à penser, le Ladakh n’est pas un pays isole. C’est même tout le contraire puisque jusqu’à la fermeture des frontières avec le Tibet, consécutif à l’annexion de ce dernier par la Chine, et avec le Pakistan, le Ladakh était un carrefour commercial et culturel très dynamique, entre, à l’Est, le Tibet bouddhiste, à l’Ouest, le Cachemire musulman et, au-delà, l’immensité de l’Asie Centrale. Leh, est d’ailleurs toujours une saisissante vitrine de ce mélange de cultures, avec son ambiance de grand bazar du monde oriental.
A la veille du départ, Tenzin demande à deux moines du monastère de Nimmu d’offrir des prières en prévision de notre voyage. Au lever du jour le lendemain, Tenzin s’affaire à dépoussiérer le temple, allumer la lampe à huile insérée dans un mini temple en aluminium pose devant l’autel principal et remplir la pièce de fumée de genévrier, l’arbre sacré par excellence dans le monde himalayen. Les deux moines arrivent bientôt dans le temple, munis d’un sac rempli de tsampa (farine d’orge), de peinture végétale et de ghee (beurre clarifié) et s’assoient, avant de déballer leur baluchon et de commencer à confectionner leurs sculptures, offrandes sacrées. Après une heure de »poterie », les moines commencent à psalmodier et jouer de leurs instruments, pour l’un le grand tambour, tandis que l’autre joue des cymbales ou de la cloche. Les deux moines offrent des prières – des chants auspicieux – en prévision de notre voyage, qui débute aujourd’hui. Au fond du temple, dans l’ombre, des photos du Dalaï-Lama et des statues de divinités protectrices au pied desquelles ont été déposées comme offrandes des briques de jus d’orange et des pommes ; des thangkas ornés de figures mystérieuses pendent du plafond. La procession dure 3 heures environ, et comme nous, l’équipe et les clients de Nimmu House semblent imprégnés de ces prières chantées, car il souffle un air empreint d’une grande légèreté et d’une grande gaieté dans toute la propriété.
La procession terminée, il est temps de boucler les sacs et après de joyeux »julley-julley » (bonjour / au revoir en ladakhi), il est temps d’embarquer dans la jeep en compagnie de Jigmed, notre guide.
Nous remontons le fameuse rivière Zanskar, popularisée par les ouvrages de Olivier Follmi, qui est surnomme ‘’Chadar’’ lorsqu’ en hiver, Il est emprunté, et ce depuis des centaines d’année, par les Zanskari, les habitants du Zanskar, ancien Royaume situe au Sud du Ladakh. En effet, chaque hiver, les habitants du Zanskar deviennent les prisonniers de leur village. Pendant de longs mois, la neige et le froid paralysent ces hautes montagnes, les cols sont infranchissables, les routes et chemins impraticables, et certaines vallées isolées se retrouvent complètement coupées du monde. Seule solution pour ces hommes, ces femmes et ces enfants : emprunter le Chadar (littéralement, la « couverture » de glace) et serpenter à travers les canyons jusqu’au réseau routier menant à Leh. 150 km de marche aller-retour, plusieurs jours de voyage sous des températures de -15 à -35 degrés afin d’acheter des produits de première nécessité, aller à l’école, trouver un emploi en ville ou bien soigner une maladie à l’hôpital.
Nous arrivons à Skaya, ou la piste est coupée par un glissement de terrain consécutif à la pluie qui sévit cet après-midi. Nous décidons alors de planter la tente dans un jardin en contre bas d’une des quelques fermes du village. Nous retrouvons Dorje, notre cuisinier Durant les 15 prochains jours, ainsi que Angchuk, cavalier, qui sera en charge avec ses 5 chevaux, de transporter tout le matériel de trek.
Après avoir appris non sans mal à planter notre tente toute neuve, avoir déplié nos duvets et dine, nous nous préparons à passer notre première nuit sous tente. Lhamo qui trouve son duvet »tout doux », fait une petite place a baby, son doudou, »pour qu’il ait bien chaud », puis décidé d’attacher sa lampe frontale au plafond, et de confectionner une balançoire pour baby »qui n’est pas fatigue ». Après 15 mn de jeux, il est temps de dormir car 7/8 h de marche nous attend demain, pour notre première journée de trek.
7H15, nous sommes prêts à commencer notre trek dans la vallée de la Markha ! Lhamo monte avec confiance sur son cheval qu’elle nomme ‘’King’’ et nous voilà partis pour une longue journée à remonter la rivière Markha, lourde des limons qu’elle a arraché à la montagne en raison des fortes pluies de la veille. Nous traversons quelques hameaux et passons de nombreux gués et ponts, et après 7h de marche, et le soleil qui finalement pointe son nez, nous arrivons au magnifique village de Markha, à 3800 m.
Le lendemain, nous rejoignons en 3 h de marche le plus haut village de la vallée de la Markha, Hangkar, et sa forteresse construite sur un éperon rocheux d’une verticalité et d’une finesse rarement égalées. Incroyable œuvre architecturale à la hauteur des montagnes qui l’entourent, démesuré ! Comme le montrent les recherches de Quentin Devers, ce jeune archéologue français qui s’est donné pour mission de cartographier les forteresses qui jalonnent les vallées du Ladakh, il y en a des centaines au Ladakh, dont la plupart, avant lui, n’étaient connues que de quelques bergers. Elles racontent l’histoire de ce pays, faite de guerres, d’invasions et d’échanges commerciaux entre les grandes puissances qui jadis utilisaient le couloir de l’Indus et ses environs pour entrer en contact. Des chortens et murs de mani jalonnent le village et bien au-delà… Les bouddhistes tibétains n’ont d’égal que des grecs orthodoxes pour construire des monuments pour le divin…
Enfin nous atteignons les alpages de Tuchingtse à 4200 m pour y passer la nuit. Le lendemain matin, le toit de la tente et le ruisseau sont gelés…Apres que Lhamo ait aidé Dorje à la vaisselle, il est bientôt temps de repartir. Rapidement, nous changeons de décor : après 2 jours en fond de vallée, nous prenons de l’altitude et arrivons à deux petits lacs sacrés d’où la vue est féerique sur le Kang Yaste (6400 m). Il nous faut encore marcher plusieurs heures pour atteindre les alpages de Nimaling (4700 m).
Lhamo s’est acclimatée illico à notre nouvel environnement, si heureuse de monter son cheval et chanter, jouer et rire avec Jigmed, Dorje et Angchuk. Tenzin et moi commençons seulement à nous familiariser avec le montage de la tente, le pliage des duvets, le dégonflage des matelas, ma nouvelle camera, le drone… sans parler des courbatures…
En fin d’après-midi, Lhamo et moi décidons d’explorer les environs. De l’autre côté de la rivière est installé un campement de bergers, habitants les villages de la Markha, et qui séjournent ici en période estivale, pour faire profiter de l’herbe bien fraîche à leurs chèvres, moutons et dzos (hybride de la vache et du yak). Nous nous approchons car Lhamo s’est donne comme challenge d’attraper l’un des petits dzos qui passe tranquillement dans l’herbe. Malgré une grande ténacité, et de courses folles derrière ces belles âmes, impossible de les approcher à moins de 2 mètres…. Nous profitons de la présence d’une bergère pour aller à sa rencontre alors qu’elle étale des petits bouts de fromages frais sur un grand tissu offert au soleil. Du fromage de chèvre qu’elle fait goûter à Lhamo qui n’approuve pas le goût »farineux ». Après cette mi-temps »goûter », il est temps de revenir à nos moutons, et Lhamo, que l’on surnomme parfois ‘’Idéfix’’ me propose d’oublier les petits dzos et de retourner en direction de l’Ouest pour retrouver les marmottes aperçues en chemin, alors que nous arrivions à Nima Ling. Mais là encore, sa ténacité n’a pas l’effet escompté car à 3m du but, les perfidies marmottes qui semblaient imperturbables prennent soudain leurs jambes à leur cou. Lhamo, habituellement si impatiente et encline à atteindre son but le plus rapidement possible, a pris parti de cette situation avec le sourire pour qui à cet instant, l’important c’est d’essayer et de s’amuser.
« Nul besoin de faire de la Terre un paradis : elle en est un. A nous de nous adapter pour l’habiter. » Henry Miller.
A suivre…
Alex Lebeuan, fondateur de Shanti Travel
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